Le général pharaon
Horemheb (Horus-en-fête) (1340-1314 av. J.-C.), ancien général et ami d'Akhénaton. Ce souverain, comme Ramsès II plus tard, tente de faire disparaître toute trace de l'époque monothéiste. Il renie son ancienne religion atonienne - il trahit Akhenaton - et en détruit toute trace. Horemheb a un règne qui marque deux fins, celle de la XVIIIe dynastie et celle de l'Époque amarnienne. Ses premières traces remontent lorsqu'il était général des armées du roi Amenhotep IV (Akhénaton). Il soutint le chétif Toutankhamon sur le trône avec l'aide du grand prêtre divin Aÿ. À la mort de l'enfant-roi vers 18 ans, d'une blessure à la tête, Aÿ se proclame pharaon et prend pour épouse la femme de Toutankhamon.
Le prêtre-pharaon est déjà vieux, et il s'efface très vite, et on perd la trace de la jeune Ankesenamon (aurait-elle trahi sa patrie? Se serait-elle suicidée?) Entre en scène Horemheb, légitimé par son mariage avec Moutnedjemet, peut-être la sœur de Néfertiti.
Il signe la paix avec Mursil II le roi des hittites. Il endigue la misère générale en réprimant avec rigueur la corruption administrative.
Le pouvoir passe des pharaons « civils » aux pharaons « militaires », c'est-à-dire issus du corps des généraux (comme après lui Ramses Ier). La réorganisation administrative — reprise en main du pouvoir — est gravée sur la stéle dite du rétablissement, stèle vraisemblablement usurpée à Toutankhamon.
__________________________________________________
Le restaurateur
Horemheb s'est fait rajouter l'uraeus a posteriori dans son tombeau de Saqqarah
Les origines d'Horemheb sont largement inconnues. On suppose qu'il est originaire d'Houtnesout, car il affirme dans une inscription avoir été mis sur le trône par Horus d'Houtnesout.
Quant il apparaît dans les sources, sous le règne de Toutânkhamon, il a les titres de « prince héritier, chancellier de Basse Egypte, Ami Unique, chef des troupes, député du roi... ». Il est alors peut-être le véritable gestionnaire du royaume, comme il s'en vante après être devenu roi, même si son pouvoir est certainement limité par l'influence d'Ay.
Sa première tombe, qu'il fait édifier à Saqqarah alors qu'il n'est pas encore pharaon, est déjà magnifique. Cependant, à la mort de Toutânkhamon, c'est Ay qui accède au trône, peut-être par un coup de force. Certains historiens ont supposé qu'il avait profité de l'éloignement d'Horemheb, qui pouvait être en campagne au Levant au décès du jeune roi.
Quoi qu'il en soit, lorsque Horemheb devient finalement roi, il semble s'acharner sur la mémoire de ses prédécesseurs, notamment Ay, usurpant presque systématiquement leurs monuments (temples funéraires, grande colonnade de Louqsor...).
Il entend montrer, peut-être à raison, qu'il est le véritable restaurateur de l'ordre après le chaos de la révolution d'Akhénaton.
Ses documents sont peu nombreux, mais parmi eux se trouve un décret de 38 lignes, placé auprès du Xe pylône de Karnak, détaillant de nombreuses dispositions normatives.
Vers la XIXe dynastie
Son règne reste assez mal connu par ailleurs. Sa plus haute date est l'an 8, mais un document postérieur (les textes des procès de Mès, datant de Ramsès II ) lui donne jusqu'à 58 ou 59 ans de royauté. Cela comprend certainement la durée de règne de ses prédécesseurs oblitérés, mais cela pourrait lui faire une vingtaine d'années en tant que pharaon.
A Karnak il construit le IIe, IXe et Xe pylône. Le IXe pylône est particulièrement intéressant pour l'histoire amarnienne, car il était rempli de talatat provenant de constructions d'Akhénaton démantelées sous Horemheb.
Il est également attesté à Memphis, Saqqarah, au Gebel Silsileh et au Gebel Adde.
Il choisit probablement son vizir Paramessou (le futur Ramsès I) pour le succéder et est enterré dans la tombe 57 de la Vallée des Rois.
|