Toutankhaton/Nebkheperourê-Toutankhamon
qui?
Douzième roi de la XVIIIème dynastie. Successeur d’Ankheperourêneferneferouaton en omettant Merytaton et Semenkharê. Il apparaît à la fin du règne d’Akhenaton, sur un fragment de temple atonien découvert à Hermopolis. Son ascendance est encore contestée. Beaucoup y voient le fils d’Akhenaton et donc le frère de Semenkharê, mais né d’une autre femme que Néfertiti, la reine Kiya. La possibilité d’y voir un fils d’Amenhotep III et de la reine Tiyi est peu probable. Il fut marié à la petite-fille d’Akhenaton Ankhesenpaaton la petite, fille d’Ankhesenpaaton Ière, troisième fille d’Akhenaton et de Nefertiti. C’est vers l’âge de neuf ans que Toutankhamon accède au trône après la mort de Semenkharê. La religion unique demeure encore à Akhetaton mais à Thèbes et partout ailleurs le retour d’Amon est annoncé. Le roi change de nom Toutankhaton devient Toutankhamon et son épouse fait de même Ankhesenpaaton devient Ankhesenamon. La capitale éphémère d’Akhenaton est rendue au désert et la cour fréquente désormais Thèbes, Héliopolis (terrain de chasse du jeune roi) et surtout Memphis. Les hommes forts du pouvoirs sont le divin père et successeur du roi Aÿ, le grand chambellan et futur pharaon Horemheb, et le trésorier Maya. Ces deux derniers se feront construire de splendides mastabas dans la nécropole de Saqqarah dans lesquels figurent de magnifiques bas-reliefs ou l’amarnisme se font avec le classicisme d’Amenhotep III. En l’an IV de son règne Toutankhamon, siégeant à Memphis, ordonne la réfection des idoles et des barques divines. Amon revient en gloire et l’harmonie entre le terrestre et le divin est rétablie. Le roi commence une splendide colonnade à Karnak, fait façonner de belles statues, et fonde un temple de millions d’années sur la rive ouest de Thèbes (édifice non localisé à ce jour). Il entreprend des travaux de plus grande envergure telle que la reconstruction du sanctuaire d’Amon à Kawa (détruit par Akhenaton), agrandi par Ramsès II ; la reconstruction et l’agrandissement du sanctuaire d’Hathor à Faras, de nouveau agrandi par Ramsès II. Mort vers l’âge de dix-huit ans, Toutankhamon est inhumé par Aÿ dans une minuscule tombe qui ne lui était pas destiné en premier lieu, et creusée dans la Vallée des Rois (KV62). Epargnée durant trois millénaires par les gravas accumulés à l’entrée de sa tombe par le creusement de la tombe de Ramsès VI et totalement oubliée de l’Histoire ; la tombe du jeune souverain sortit des ténèbres en novembre 1922 sous les coups de pioches d’Howard Carter qui présenta au monde entier la seule tombe royale du Nouvel Empire intacte. Remplie d’un mobilier hétéroclite appartenant à différents membres de la famille royale d’Akhenaton, la tombe est d’autant plus remarquables par la quantité d’or qu’elle recelait en particulier le lourd sarcophage qui protégeait la momie du roi (environ 110 kg d’or pur). A la mort de Toutankhamon, sa veuve, la très jeune Ankhesenamon fit appel au roi hittite afin de lui envoyer l’un de ses fils en vue d’un mariage et du trône d’Egypte. Ce prince fut assassiné en chemin par des intrigues menées soit par Aÿ qui voyait le trône lui échapper, soit par Horemheb qui ne concevait pas qu’un étranger, un hittite de surcroît devienne pharaon. La trace d’Ankhesenamon se perd après cet épisode tragique. L’ensemble du règne de Toutankhamon fut occulté et son œuvre reprise par Horemheb qui occulta également le règne de Aÿ.Ô ma mère Nout, étends tes ailes sur moi comme sur les étoiles impérissables Telle est l'invocation que TOUTANKHAMON fait graver sur le cercueil de son tombeau de la Vallée Sacrée des Rois. Il supplie la divine Nout de l'accueillir dans son sein afin que son âme puisse rejoindre les bienheureux devenus étoiles dans le royaume des étoiles. Nout, c'est la mère des dieux, la déesse du Ciel et la protectrice des morts. Celle qui enfante chaque jour le soleil après avoir avalé les étoiles de la nuit. Que le sang d’Isis, le souffle magique d’Isis et la parole toute puissante d’Isis puissent protéger et garder ce grand dieu pharaon enfant, clame le Livre Égyptien des Morts. Isis, c'est la déesse des déesses, la magicienne de l'univers, la fille de Nout, la soeur jumelle de la tendre Nephthys, l'épouse du seigneur des ténèbres. Toutankhaton naît en l'an 34 ou 35 du grand règne d'Amenophis III, neuvième roi de la 18e dynastie des pharaons du Nouvel Empire. Méfiant du puissant clergé d'Amon qu'il jugeait une véritable plaie d'Égypte, Amenophis III avait construit avant de mourir un temple pour le dieu Aton qu'il vénérait. Devenu pharaon, son fils Amenophis IV prend le nom d'Akhenaton, «l'Esprit d'Aton», et ébranle les colonnes du temple Amon et des traditions séculaires en s'instituant souverain pontife de la nouvelle religion: Aton, dieu unique régnant sur toute la création. La reine Nefertiti, grande épouse royale du pharaon, en est la Grande Prêtresse. Ils construisent de toutes pièces une stupéfiante cité mystique, Akhet-Aton, ou «Reflet d'Aton» (Tell al-Amarna), qui devient la nouvelle capitale de l'immense empire d'Égypte. Ce rêve se heurtera aux dures réalités. La filiation de Toutankhaton est une énigme. Ce qui est sûr, c'est qu'il appartient à la branche de la maison royale. Son père est-il Amenophis III? Ou Akhenaton? Sa mère est-elle une simple épouse du harem royal, ou Tiyi, l'attachante grande veuve royale du pharaon Amenophis III, ou même Nefertiti? Il semblerait que les parents de Toutankhaton soient Tiyi et Akhenaton. La ressemblance de Toutankhaton avec Tiyi, Akhenaton et Sémenkéré, frère ou demi-frère d'Akhenaton, est étonnante. L'enfant est confié à Maya, sa nourrice. Il vit ensuite sans contrainte au harem royal en compagnie des six petites princesses d'Akhenaton et de Nefertiti. Son éducation commence à 4 ans. Il se lève tôt le matin de son lit d'ébène et d'ivoire drapé de lin sous un plafond dessiné de colombes. Après les ablutions, il enfile son pagne et boit son lait dans un vase d'albâtre. Il s'assoit ensuite par terre en face du ménoïe (précepteur) dans la position du scribe accroupi pour s'initier à l'addition et la soustraction, l'unique arithmétique égyptienne, et aux arcanes de l'hiéroglyphe, cet «art ingénieux de peindre la parole et de parler avec des images» que Thot, dieu de l'intelligence, a appris aux hommes. Le ménoïe lui répète les «immortelles maximes du scribe Ani», décalogue des petits Égyptiens. «Pense toujours à ta mère; puisse-t-elle n'avoir jamais à te blâmer ni à élever ses mains vers le dieu, et qu'il n'entende jamais sa plainte.» Il lui serine aussi les «enseignements du vizir Ptahatep» sur la civilité puérile: politesse, prudence, courage, habilité... Au collège, Toutankhaton se mêle aux enfants des nobles du royaume pour s'exercer à la gymnastique, à la nage, aux chevaux et aux armes, jusqu'à l'heure bénie de la récréation, où ils s'amusent avec des cubes de verre, crocodiles et grenouilles poupées, pions lions d'ivoire, balles papyrus, jeux de serpent, etc. Ces activités creusent l'estomac royal. Course à la grande salle des festins aux seize colonnes, où sur l'estrade s'assemblent Pharaon, la reine Nefertiti, les six bourdonnantes princesses, près de bassins foisonnant de poissons, de fleurs de lotus et d'herbes aquatiques sur fond de plantes, d'oiseaux et d'animaux exotiques. Il s'assoit sur son tabouret et pique goulûment les mets avec sa longue aiguille d'or, sous la brise de l'éventail de belligères, au son de chants, de flûtes, de mandolines. Toutankhaton s'émerveille de l'agilité des acrobates et de la pitrerie des nains. Le repas prend fin aux heures accablantes du jour. Les enfants se réfugient près du jet d'eau, à l'ombre de sycomores et d'acacias. Là, un vieillard ménoïe leur raconte de fabuleuses histoires sur la divinité des choses, telles qu'on les racontait avant la venue d'Aton. Récits, fables, légendes, contes populaires, exploits épiques, tout y passe, et les voix enfantines en redemandent. Toutankhaton fréquente plus tard la «maison de vie», l'école des scribes et des magiciens, pour apprendre les dogmes royaux, l'unique loi égyptienne. Il accompagne la famille royale dans ses promenades dans la Cité: fêtes, spectacles de la rue, visites aux ateliers des artistes de la renaissance arménienne, les sculpteurs Thoutmès et Aouta, les orfèvres, les verriers, les potiers, les émailleurs, les architectes. Le soleil décline. C'est la «grande heure». Le pharaon et la reine se dirigent en grande pompe au Temple. Les courtisans, mains sur les genoux, s'accroupissent sur le sol. Toutankhaton et les enfants royaux, trois plumes d'autruche sur la tête, se recueillent devant l'autel. Aucun rite sacrificiel mais musique, chant, offrande de fleurs, de fruits et d'encens. Vêtus de blanc, Akhenaton et Nefertiti psalmodient le grand hymne d'amour d'Aton. L'orage politique gronde à l'horizon. En l'an 1347 avant J.-C., Akhenaton meurt à 30 ans après une éprouvante maladie. La minute historique de Toutankhaton sonne: il monte sur le trône de la Haute et Basse Égypte à 9 ans, et prend pour reine et grande épouse royale, Ankhesenpaton, la troisième fille d'Akhenaton et de Nefertiti. La contre-réforme est puissamment amorcée. Sous l'influence des prêtres et thuriféraires de l'ancienne religion, de l'intendant Ay, homme faible et sans ressort, et de l'ambitieux Horemheb, redouté général, le garçonnet pharaon renoue avec les traditions et prend le nom de Toutankhamon, signe d'Amon, le dieu excommunié rétabli. Conversion strictement politique? La capitale redevient Memphis, le peuple revient aux anciennes croyances, le soleil Aton se couche pour toujours sur Amarna, la dynastie vit ses derniers moments. Toutankhamon meurt à 18 ans, par accident ou sous les coups d'un assassin, sans avoir pu affermir son pouvoir. Après 70 jours, on l'inhume selon les rites funéraires royaux dans sa maison d'éternité: momification, masque mortuaire, cercueils et sarcophages, quadruples vases canopes pour les viscères, mobilier et objets funéraires, jouets et souvenirs du pharaon enfant. Le grand acte de sa vie s'accomplit. Il entre dans le grand sommeil et commence son ascension vers le Ciel. Triomphe des usurpateurs. Le vieillard Ay prend les rênes du pouvoir pendant 4 ans. Horemheb se saisit ensuite du trône et raye à jamais le nom de Toutankhamon des annales royales. Comment déesse Nout peut-elle résister à l'innocente supplique du dieu enfant? Bonne fée maternelle, elle le couvre de ses ailes et l'accueille au royaume des étoiles impérissables.
noms
titulaire
Neb-kheperou-Rê {Rê est possesseur des manifestations}.
nom de naissance
Tout-ânkh-Iten {Image vivante d'Aton}
nom de naissance aprés le rétablissement du culte d'Amon
Tout-ânkh-Imen {Image vivante d'Amon}.
Manéthon et épigones
Toutânkhamon {Chebrès}.
Nom d’Horus
Taureau puissant aux belles renaissances.
Nom des Deux Maîtresses
Celui dont les lois sont parfaites et qui apaise le Double Pays.
Nom d’Horus d’Or
Celui dont les apparitions refleurissent et qui satisfait les dieux.
Roi de Haute et Basse-Egypte
Nebkheperourê (Rê est le seigneur des devenirs).
Fils de Rê
Toutankhamon, prince d’Hermonthis. Symbole vivant d’Aton ; puis Symbole vivant d’Amon (après la restauration du culte d'Amon)
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